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Mère toxique et jalouse...?

Je vais parler de ma mère en disant "elle" car après tout même si elle m'a mise au monde je n'ai aucune envie de l'appeler "maman" ou "ma mère" bien que si je l'ai au téléphone je l'appelle "maman" mais bon c'est plus par normalité. J'aimerais qu'écrire me fasse évacuer une bonne fois pour toute ce que j'ai vécu et ce que j'aimerais lui dire, j'aimerais ensuite ne plus revenir dessus, mais avec mes enfants qui grandissent et qui me renvoient à son image ce n'est pas évident, néanmoins il faut que je fasse l'effort car elle m'a trop bouffé d'énergie à cause de cogitage à son sujet, à cause de retournement de cerveau à me demander pourquoi elle était/est comme ça avec moi.

Ce que je peux constater c'est qu'avec l'âge que je prends, elle à moins de pression. Evidemment, c'est facile de s'en prendre à une fille de 7 ans, de 10 ans, à 15 ans ça devient plus difficile mais à plus de 30 ans ça devient risqué pour elle d'essayer de jouer le même jeu. C'est d'ailleurs probablement pour ça qu'elle se sent "mal" en ce moment, bien que j'ai rarement vu ma mère aller bien.

En dehors des photos, je n'ai pas de souvenir avec ma mère avant mes 7/8 ans. C'est à partir de cet âge là que j'ai commencé à me sentir "une moins que rien à ses yeux" mais aussi un objet qu'elle utilisait selon ses besoins, par intérêt. Je ne comprends pas pourquoi mais ma mère s'est souvent servie de moi pour se mettre en valeur, soit pour se rendre en comparaison plus intelligente (ce qui n'est pas difficile avec un enfant, je trouve vraiment que c'est n'importe quoi!), plus belle (idem surtout à l'adolescence), ou alors elle s'est servie de moi pour se faire passer pour une victime (dans mon dos) ou encore elle s'est servie de moi parce qu'elle s'ennuyait (bouche-trou). En dehors de ces situations nous n'avons pas de relation.


Assez tôt, j'ai développé la technique du silence, c'est à dire que ma mère se trouvait face à un mur quand elle m'engueulait pour des choses qui ne valaient pas le coup ou quand elle dépassait les bornes même si je méritais une engueulade. Cela la mettait dans un énervement pas possible de me voir à rien dire, limite les yeux dans le vague, parce qu'en fait je ne l'écoutais plus, tout son venin passait au-dessus de moi. Et je savais pourtant qu'elle allait se mettre encore plus en pétard mais ça me faisait jubiler d'avoir la force de rester silencieuse.


Cette technique ne dura qu'un temps, car plus ça allait plus ses mots étaient durs, fous et complètement inadaptés aux situations ou à la personne (en l'occurence "moi" sa fille!), je ne pouvais me retenir surtout en grandissant (adolescence) quand je voyais ses comportements de "mère", quelle honte! Comment a t-elle pu me juger si sévèrement alors qu'elle même n'était pas du tout droite dans ses pompes d'adulte (je précise!). Elle était toujours fofolle, complètement à l'ouest de la réalité et j'avais bien souvent l'impression que c'était moi la mère et elle la fille. Du grand n'importe quoi. Elle a eu cette possibilité d'action car mon père n'était pas présent, facile de s'en prendre à sa fille unique quand on est en tête à tête permanent. J'étais son psy, elle déversait toutes ses insatisfactions, ses déceptions sur moi et j'emmagasinais tout.

Depuis quelques années, je me suis rapprochée de mon père qui a longtemps été absent de ma vie. Après le divorce de mes parents (ma mère avait trompé mon père et voulait refaire sa vie avec son amant mais ça ne s'est pas passé comme elle le voulait), j'ai vu mon père en pointillés, j'ai vécu chez lui pendant 10 mois environ parce qu'elle n'arrivait plus à gérer sa fille de 14 ans qui lui donnait soit disant du fil à retordre. Là, je ris. Ok, j'étais une ado mais pas du tout chiante, j'étais pas douée à l'école mais je ne faisais pas de connerie, je restais après l'école dans ma chambre en silence et c'est tout. J'étais très timide, j'avais peu d'amis, j'avais pas confiance en moi et me faire jeter comme un sac qu'on trimbale m'a fait horriblement mal, car bien sûr elle a su trouver les mots qui blessent pour justifier son choix.

Bref, mon père s'est rapproché de moi après la naissance de mes enfants, il est un très bon papy et je pense secrètement que c'est en partie pour se faire pardonner de sa non présence quand j'en aurais eu besoin. De ce fait, on discute pas mal et mon père m'a mise en garde bien avant que je découvre la vraie personnalité de ma mère, il m'a dit "fais attention, ta mère veut ta vie, elle veut te gérer, elle est jalouse que tu réussises ta vie".

Jalouse de quoi? Putain sérieux avec la relation merdique que j'avais eu pendant des années avec un homme devenu alcoolique qui a fini par me violer (le viol conjugal c'est très dur à expliquer, les gens ne comprennent pas) et qui était très violent verbalement au fil des années. Jalouse de ça?? Quand je pense que je me suis demandée si j'aurais la force de rester avec lui, si je n'avais pas eu les enfants je ne suis pas persuadée que je serais en train d'écrire actuellement car c'est tout ce qui me donnait envie de rester dans cette vie, ça a été un court épisode de dépression dans ma vie, mais je peux dire que se trouver au fond du gouffre c'est l'horreur. Episode qui sera traité plus tard, car c'est encore une autre histoire.


Jalouse de quoi d'autre? Mon taff? Ca m'étonnerait. Même si j'aime mon travail, nettoyer des wc n'est pas vraiment ce que j'imaginais quand j'étais plus jeune, je voulais être prof d'anglais lol Ah oui, une de mes profs d'anglais a été pour moi un substitut de "maman", c'est bête et elle ne l'a jamais su, mais je me raccrochais à n'importe quoi et n'importe qui, ce qui m'a valu d'ailleurs un mariage merdique. Dans tous les cas les profs s'apercevaient que malgré de bons résultats (après le collège) j'étais quelqu'un de très angoissé et je ne comprenais pas pourquoi ils me disaient ça, "elle" non plus d'ailleurs. Pourtant, elle aurait pu deviner pourquoi.


Alors jalouse de quoi? De mon obésité que j'ai développé à partir de ses délires (8 ans environ) et qui s'est évaporé lorsque j'ai eu des enfants... Etrange non? Quand j'ai vu que je pouvais être une bonne mère, j'ai pu me lâcher et destresser, j'ai perdu 30 kilos que je n'ai jamais repris depuis 10 ans et je porte du 36 ^^ Bon ok 38 parfois après les fêtes mdr.
Elle avait tout: la beauté, des compétences au travail, du charisme, une très grande confiance en elle (en apparence) et elle a tout perdu de sa faute. Alors quoi? Elle aurait voulu me voler ma vie pour m'empêcher d'être heureuse et que j'ai une vie aussi naze qu'elle? C'était ça son plan?


Depuis que j'ai repris ma vie en main: divorce, nouvel amour, nouveau travail etc elle n'a cessé de me prendre la tête, tout ce que je fais est nul ou à faire différemment. Mais depuis quelques années, malheureusement pour elle, je reprends aussi la confiance en moi, surtout depuis que je me suis séparée de mon ex-mari. Je revis, je respire, je n'ai plus peur de tout et de rien, je n'ai presque plus peur de dormir dans le noir, je n'ai presque plus l'angoisse de l'abandon, et j'ai un traitement très bien contre les migraines (que j'ai depuis mon adolescence et que ma mère n'a jamais fait traiter, du coup je pensais que ça venait de mon poids en trop, ce que bien sûr elle m'a fait gober).


Oui, je lui en veux énormément et pour tellement de choses. Je sais qu'apparemment d'après ce que j'entends on en veut toujours un peu à ses parents pour telle ou telle chose, mais là, ce n'est pas ça, c'est carrément du dégoût, c'est carrément de la répulsion. Je ne veux pas lui ressembler, ni physiquement et (surtout) ni mentalement. Cette peur de lui ressembler m'a sauté au visage lorsque j'ai su que j'étais enceinte pour la première fois. C'était une grossesse désirée, mais d'un coup je me suis dit "faites que ça ne soit pas une fille, car j'aurais trop peur de ne pas savoir l'aimer" et j'ai eu peur, tellement peur, au final ça a été un garçon et je me suis détendue. J'ai eu ensuite un autre garçon, puis une fille que j'aime par dessus tout au monde, même si j'aime tout mes enfants, sa naissance a été pour moi une sorte de libération. Enfin, je savais que je ne saurais pas comme elle!

Avec mon père qui s'est rapproché de moi, de plus en plus ces derniers mois, je vais de surprise en surprise... Et lui aussi. Il m'apprend des choses que je ne savais pas sur ma mère et inversement. Je reste parfois sur le cul, mais lui "le pauvre" je vois parfois sa tête changer quand il apprend la vie qu'elle me faisait mener, c'est du passé papa, l'important c'est que tu es là maintenant.

Mon père est remarié depuis mes 13 ans, au début j'ai eu beaucoup de mal à accepter sa femme, même si je la connaissais avant, mais je pense que c'est une réaction normale. Avec les années et surtout depuis que mon père s'est rapproché de moi, je me suis aussi rapprochée de ma belle-mère. On parlait beaucoup toutes les deux et je l'apprécie vraiment car c'est une femme avec un coeur gros comme on en voit rarement et je peux lui parler de tout. Je lui ai avouer que récemment que les qualités de coeur que j'ai sont présentes en moi en partie grâce à elle et je le pense réellement. Je suis fière d'avoir une belle-mère comme elle, je sais que ce n'est absolument pas le genre à critiquer, bien au contraire, et nous pouvons avoir des relations saines et normales. Ca fait du bien. Donc quand on parle de ma "mère" et que j'ai tendance à lui trouver des excuses ou à dire que ça vient peut-être de moi car il faut toujours se remettre en question, elle est là pour m'aider à y voir plus claire et me faire comprendre que le problème ne vient pas de moi.

Avoir des personnes de ce type dans son entourage, ça aide beaucoup. J'ai également une amie de 73 ans que je connais depuis mes 15 ans qui m'apporte beaucoup. Elle connait bien ma vie, elle a été une des premières à tirer la sonnette d'alarme par rapport à ma mère. Comme quoi "l'amour rend aveugle" et c'est bien vrai.

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